Six heures, l’aube reste une promesse à jamais oubliée
Elle s’étire sous la tente et tresse ses cheveux emmêlés
Dehors, elle doit penser à nettoyer son arme enrayée
Les combats trop proches menacent toujours la cité
Il est maintenant sept heures sur Mossoul assiégée
Huit heures, le café refroidit dans les bols éraflés
Elle place la kippa sur la tête de son fils mal réveillé
Elle redessine d’un rouge carmin ses lèvres gercées
L’hiver est encore froid, ils doivent s’emmitoufler
Neuf heures, ils marcheront vers la synagogue surveillée
Dix heures, elle vérifie la perfusion de l’enfant alité
Toute la nuit, elle a trotté dans les couloirs mal éclairés
L’hôpital, comme une ruche humaine, l’a encore happée
Il lui reste la vieille dame des urgences à rassurer
Onze heures, son service est fini, elle peut se reposer
Midi, loin de l’effervescence médiatique, elle reste confinée
Dans son bureau, les lourdes tentures demeurent tirées
Elle parcourt et cherche des détails dans ses dossiers
Le chemin est semé d’embûches pour trouver la vérité
Une heure, la juge d’instruction ira discrètement déjeuner
Deux heures, à toutes les autres que j’ai oubliées
La vie d’une femme serait si longue à raconter
Le temps d’un huit mars, on pense à nous fêter
Il est vrai qu’on peut difficilement nous oublier
Trois heures, je nous souhaite des lendemains ensoleillés
très belle poèsie sur les droits de la femme.
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Merci marieliane,
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