Il touchait l’herbe grasse et verte
Humait l’air comme une source claire
Que l’on vient boire à pleine poignée
Un élixir regonflant son ventre noué
Des papillons dansaient devant lui
Une fleur le regardait sans bruit
Ses pas foulaient un tapis de mousse
Ses pieds ancrés dans la terre douce
A travers les forêts, à travers les prés
Il marchait, courait sans s’arrêter
Il volait presque au-dessus des blés
Personne ne pouvait arrêter son échappée
Une flèche l’a foudroyé en plein cœur
Du mauvais sang coulait de son œil
La douleur irradiait son corps tendu
Il respirait mal, angoissé et perdu
Ma main caressait sa peau pour l’aider
Mon torrent de larmes à ravaler, oublier
Lui dire une dernière fois mon amour
Pour qu’il s’échappe vers un autre jour